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Texte de l'Amiral François Bellec alors directeur du Musee de la Marine place du Trocadero à Paris, publie par les editions Ouest France en 1985, à l'occasion du bicentenaire de l'appareillage de l'expedition Lapérouse (1 aoùt 1785)
Préface:
"Au moment où le musée de la Marine commémore le bicentenaire de l'appareillage de l'expédition Lapérouse, il me semble nécessaire d'aborder d une façon nouvelle un sujet abondamment traité.
J'ai pour cela délibérément choisi de laisser parler le plus souvent Lapérouse lui-même ou certains de ses officiers, puis ceux qui l'ont recherche et ont eu 1 émotion de retrouver ses navires minéralisés par le corail.
C'est me semble-t-il, la plus simple façon de garantir l'authenticité des messages transmis, de restituer leur ambiance et leur chronologie, de respecter leur spontanéité et leur potentiel dramatique, leur chaleur et leur dimension humâmes aussi.
De retrouver l'homme sensible et le marin sous le chef d'une expédition scientifique.
De rétablir du même coup la vérité de faits déformés depuis un siècle et demi par des erreurs tenaces et par des controverses nées d'un malentendu persistant.
Mes interventions tout au long de cet ouvrage n'ont pour objet que la mise en valeur de tel témoignage ou le rétablissement de la continuité des récits.
Sans doute ai-je privilégié les épisodes les plus émouvants ou les plus dramatiques de l'expédition et de la recherche de ses éventuels survivants. Le titre même de cet ouvrage ne laisse pas de doute sur ma démarche.
Prétendant déjà retenir certaines pages entre d'autres, il m'a semblé que le mal n'était plus très grand à en faciliter la lecture en adoptant une orthographe contemporaine et parfois une ponctuation plus actuelle pour toutes les citations.
Enfin, on sait que si Jean-François de Galaup était de la Pérouse par sa terre, il signait Lapérouse, ce qui établit l'orthographe légitime retenue par les historiens contemporains.
J'ai demandé à des spécialistes de rédiger certains chapitres de cet ouvrage. En me faisant l'honneur de leur érudition, ils ont contribué à faire de cette évocation d'une aventure humaine un ensemble rigoureux, porteur de faits et de témoignages plus que d'interprétations et d'idées reçues.
C'est donc un fragment significatif du dossier original de l'expédition Lapérouse qui se trouve réuni dans les pages qui suivent.
J'ai eu l'ambition téméraire d'y retenir une part du potentiel d'émotion contenu dans les cartons d'archives et dans les misérables débris du naufrage.
J'aurais atteint mon bût si on percevait, au fil de ces témoignages, le malaise indéfinissable avec lequel on découvre pour la première fois, dans les déchirures des nappes de pluies tropicales, le rivage maléfique de Vamkoro.
Francois Bellec
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